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Sécheresse : constats. Aggravation à venir.


Vue en direction de la chaine des Puys depuis Super-Besse - août 2019 - Météovergne

Malgré des disparités à l'échelle du département du puy de Dôme (162 mm cumulés à Ambert à 555 m en août 2019, station Météo-France), une sécheresse météorologique de longue durée persiste de manière quasi-généralisée. Afin de qualifier la situation en cours et d'apporter des nuances entre cumuls absolus et relatifs, voici quelques données :

Graphique Météovergne. Données Météo-France.

Depuis 1 an, le déficit pluviométrique est marqué en Limagne avec seulement 1 mois de cumul normal (novembre 2018) et 1 mois de cumul excédentaire (juillet 2019).

En incluant les stations Météo-France de Super-Besse (1287 m) et de la Fontaine-du-Berger (971 m), on observe que le déficit est généralisé depuis le début de l'année :

Graphique Météovergne. Données Météo-France.

Le manque de précipitations à Super-Besse est très marqué mais est encore plus impressionnant en valeur absolue puisqu'il manque près de 800 mm depuis janvier par rapport à une année normale ! Aussi, il manque environ 200 mm au niveau de la Fontaine-du-Berger près d'Orcines et environ 100 mm en Limagne. Ces valeurs doivent être contextualisées : il tombe normalement 4 fois moins de précipitations en Limagne qu'au cœur du Sancy. Ainsi, en comparant ces trois stations, c'est pourtant à Super-Besse que le cumul depuis janvier est le plus important avec 522,7 mm, suivi de 492,6 mm à la Fontaine-du-Berger et de 277,4 mm à Aulnat. Notons également qu'à Aulnat, les températures mensuelles moyennes ont été supérieures à la normales 6 mois sur 8 (avec notamment des épisodes de chaleur intense) et l'ensoleillement supérieur à la normale 5 mois sur 8. Ces paramètres ont renforcé l'évapotranspiration et donc la sécheresse des sols. Ce cumul à Aulnat est pour l'instant digne de celui d'une année sous un climat semi-aride. Si les mois d'octobre, novembre et décembre sont pluvieux, il est toutefois possible que cette qualification ne soit plus possible. En attendant, le manque d'eau se poursuivra malheureusement dans les prochains jours (et semaines ?). Explications.


Au 8 septembre, le cumul mensuel est de 4 mm à Laqueuille à 930 m (station Météovergne), 4,8 mm à Aulnat à 331 m (station Météo-France). Si la situation actuelle ne se débloque pas à la fin du mois, ce mois de septembre pourrait être le plus sec depuis le début de l'année.


Mardi, une goutte froide va glisser à proximité du pays. Malheureusement, l'instabilité associée ne devrait pas être favorable aux précipitations significatives sur les massifs et en Limagne (moins de 5 mm). Un mince espoir d'une évolution plus favorable est présent en raison du caractère classiquement aléatoire des précipitations associées aux gouttes froides. Notons que de potentiels importants cumuls seront possibles près de la Méditerranée (là aussi prévision très incertaine). A Nîmes, il n'a pas plu depuis le 27 juillet et on y relève seulement 162 mm depuis de le début de l'année avec un déficit relatif encore plus marqué qu'en Limagne. Pour en revenir à mardi, on devrait donc observer une "dégradation" plus nuageuse que pluvieuse. Et il s'agira du dernier et maigre espoir de pluie avant une longue période...


Cumuls de précipitations modélisés d'ici mercredi - ICON - ARPEGE - WRF - meteociel.fr


La fiabilité est bonne à très bonne concernant les conditions au-delà de mardi : temps sec, anticyclonique, généralement ensoleillé avec quelques possibles nuances nuageuses à affiner quotidiennement. Ce temps sec sera associé à un flux de N.E modéré à fort dans un premier temps, accentuant l'assèchement superficiel des sols, et les températures remonteront progressivement, mettant fin à la période fraiche actuelle.


Géopotentiel 500 hPa et pression au sol modélisés pour 15/09/19 - ECMWF - meteociel.fr


La chaleur va même s'imposer à partir de dimanche ou lundi prochain. Ce type de temps devrait se maintenir au moins jusqu’au 20 septembre et probablement au-delà, sauf chamboulement notable dans la configuration générale. Les modélisations à long-terme persistent concernant une probabilité élevée d'un mois de septembre très sec, suivi, enfin, d'un espoir de pluies significatives en octobre. Mais il ne s'agit pour l'instant que d'un signal à la fiabilité assez limitée...


Modélisations mensuelles des anomalies de précipitations pour septembre et octobre 2019 - source : NOAA.

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