Photo : coucher de soleil depuis les crêtes du Sancy en octobre 2017 (mois très sec) - Météovergne
C'est confirmé : après des températures sans excès notable ces dernières semaines, et même en baisse en moyenne depuis la vague de chaleur totalement inédite de fin juin dernier, une nouvelle vague de chaleur va envahir les massifs dans les prochains jours. Il est probable que l'on n'atteigne pas les records absolus de température relevés lors du dernier épisode totalement hors-norme mais on s'en rapprochera (surtout en plaine), ce qui annonce des températures très élevées, éprouvantes à basse altitude, avec des massifs baignant dans une masse d'air allant jusqu'à +26°C vers 1500 m (valeur que l'on pourra mesurer en pleine nuit au sommet du puy de Dôme par exemple). Ces niveaux seront de l'ordre de la canicule vécue en août 2003. Par comparaison, c'est de l'air à +28/+30°C vers 1500 m (850 hpa) qui était remonté sur le pays fin juin 2019. Seules les habituelles inversions permettront à certains secteurs de bénéficier de fraicheur nocturne (les vallées notamment avec loc. +15°C, voire moins).
Températures relevées entre le 19/06 et le 19/07/2019 à la Ferme du Guéry (1300 m) - station Météovergne.
Après des températures estivales dans le week-end avec un risque orageux ponctuel à préciser dans les bulletins à 48h, la bouffée d'air saharien envahira les massifs à partir de lundi. C'est entre mercredi et jeudi que l'on devrait observer le pic de chaleur avec des températures maximales de l'ordre de +39°C en plaine, +32°C vers 1000 m, +25°C au sommet du puy de Sancy (marge d'erreur de l'ordre de 1 à 2°C pour toutes ces valeurs prévues). On rappelle que le record absolu de température à Clermont-Ferrand/Aulnat a été atteint fin juin dernier avec +40,9°C.
Température de la masse d'air vers 1500 m prévue dans la nuit de mercredi à jeudi - ECMWF - www.meteociel.fr
Les modélisations ne sont toutefois pas encore unanimes concernant la fin de cet épisode de très fortes chaleurs, qui se clôturera probablement par une dégradation orageuse potentiellement virulente suivie d'un net refroidissement. Cette dégradation pourrait intervenir entre jeudi et vendredi (voire s'amorcer mercredi soir ?), balayant l'air "brûlant" en place. Mais la progression du vaste talweg (prolongement d'air froid dépressionnaire) sur l'Atlantique, à la fois responsable du flux de tendance sud à l'avant faisant remonter l'air très chaud, et à l'origine du refroidissement annoncé, pourrait venir s'isoler en une goutte froide sur la péninsule ibérique, retardant la dégradation au week-end, où le temps serait très lourd et orageux. Il faudrait alors attendre dimanche ou le début de semaine prochaine pour espérer des températures confortables. A retenir pour le moment : températures caniculaires en plaine et remarquablement/exceptionnellement (?) chaudes en altitude entre lundi et mercredi/jeudi au moins (les incertitudes s’exacerbant à partir du 25).
Scénarios GFS et ECMWF pour vendredi 26.
La flèche bleue indique la progression attendue des centres d'action - www.meteociel.fr
Autre point de préoccupation majeure : le manque d'eau. Les précipitations souvent orageuses depuis la fin de l'épisode caniculaire de fin juin ont pu provoquer d'importants cumuls mais ils sont localisés et fortement irréguliers. Il n'a pas plu à Clermont-Ferrand depuis le 7 juillet et on relève seulement 9,6 mm cumulés à Laqueuille (930 m - station Météovergne) depuis le 1er juillet (secteur resté souvent en marge des orages). Cette situation intervient dans un contexte de sécheresse durable sur une grande partie du département. Les très fortes chaleurs attendues accentueront l'évapotranspiration et donc aggraveront la situation. On pourra toutefois compter sur d'éventuels orages à partir de ce samedi, de manière localisée, idem pour les jours suivants. Mais le seul espoir de précipitations efficaces et généralisées correspond pour l’instant à la dégradation attendue à la fin de l’épisode caniculaire à venir. Aucune précision (cumuls, intensités, risque de grêle,...) n'est encore possible en raison de l'échéance et des incertiudes... Pour la suite, il n'y a pas de tendance clairement établie qui se dégage pour le moment.